[DW] [Sombre Rumeur] Ecrits

Opération Snestorm

Hans Henrik Larsen, Intendant à la Couronne Danoise et Général de la flotte danoise rattachée aux forces prussienne du Commodore Von Neuendorf, lance une offensive sur les lignes russes de Адмирал Петр Петрович.
L'opération est nommée "Snestorm" ; son but ? Occuper et affaiblir les forces de frappes russes afin de permettre aux forces prussiennes et japonaises d'avoir le champ libre pour frapper sur les points stratégiques. Larsen compte bien frapper vite et fort, ne permettant pas aux russes de riposter. Cela a également une finalité personnel : si les danois sabordent la flotte russe, cela permettrait de prouver qu'ils sont toujours de la partie pour le contrôle de la mer Baltique et que les russes auraient mieux à se méfier avant de lancer des navires près des côtes suédoise.. et cela permettrait au royaume danois de retrouver la fierté militaire perdue depuis la domination prussienne de la région scandinave.

La Nuée d'Acier est toutefois déjà en ordre de marche. Les informateurs Polonais ont rapidement informé l'état-major Russe des manœuvres Danoises, ce qui permet de mieux cerner l'orientation à prendre pour la flotte Slave. L'Amiral Piotr Petrovitch préfère habituellement une approche directe et en temps normal il n'aurait pas lésiné sur l'effort pour contre-attaquer la flotte Danoise au plus près de ses propres eaux. Mais la vitesse de l'ennemi constitue un inévitable désavantage : une rencontre à l'initiative des Russes n'est pas permise avant de rallier l'Île de Gotland.

Le Sous-Amiral Zinovi Yurchenko commande la Nuée d'Acier à bord du Ледяной Дракон II (Ledyanoy Drakon : Dragon des Glaces), réplique du célèbre premier navire du nom. Sa victoire sur l'Ordre Teutonique lors de l'Incident de Honnigsvåg après une série d'escarmouches dans le Svalbard lui a valu le surnom de "Saccageur des Glaces". Visionnaire dans la conception d'un armement inédit, c'est un homme sûr de lui mais il doit une fois de plus prouver la supériorité de la Marine Blanche sur les vassaux de l'Empire Prussien. L'Amiral Petrovich lui voue une confiance sans limite pour assurer cette tâche.

Pour Yurchenko, la tâche en question serait plus facile à accomplir si Petrovitch ne lui ordonnait pas d'assurer une solide tête de pont entre Lettonie et Suède, en prévision d'un débarquement de troupes terrestres en terres de Scandinavie Prussienne. Yurchenko doit donc composer entre la gestion d'une importante vague Danoise et le maintien d'une sécurité en territoire ennemi, pris entre l'Île d'Öland et l'Île de Gotland. Refusant l'affrontement dans les détroits et disposant d'un armement redoutable, échec n'est pas permis.


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Hans Henrik Larsen tenait en joue de son pistolet son Némésis. Le sous Amiral Zinovi Yurchenko se tenait face à lui, droit et fier. Larsen l'observa. Quel formidable adversaire il fut ! Il aurait aimé combattre à ses côtés et discuter tactique avec lui... mais les affres de cette stupide guerre en avait décidé autrement. L'espace d'un instant, il se demanda par quelle suite d’événement il se tenait dans la cabine du fameux Dragons des Glaces en ayant face à lui un homme dont la légende militaire n'était plus à faire...
En y repensant, Larsen se dit qu'il avait plus vieilli dans cette journée de conflit qu'en ses 35 années de services dans la marine royale.

De la fière flotte danoise qui avait quitté le port d'Aarhus, il ne restait que le Kronen af havene, son navire amiral de classe emperor. Et en quel état ?
Il avait encore en tête les images de cette journée lorsque le Esbjerg, croiseur de bataille de classe Konigsberg, fleuron de la marine militaire danoise, avait sombré sous le bombardement de ce colosse russe sur lequel il se tenait. Aucun des trois autres croiseurs qui l'accompagnait n'en étaient ressortit. Combien de vie avait il fallu pour que lui et ses hommes arrivent ici et demandent la reddition de l'officier russe ?
Cela ferait surement la joie des prussiens qui pourraient lancer leurs raids à travers la baltique...

Le sous amiral était sous son joue, la victoire fut malgré tout danoise aujourd'hui... mais Larsen n'en tirait aucune gloire.

Encadré de deux marins Danois en armes, la petite silouhette du Sous-Amiral Yurchenko contraste avec le gigantisme tortueux des machines Russes. Pour éviter toute confusion, c'est dans un Français parfait qu'il demande à son Second de sonner immédiatement la reddition de la flotte Slave.

Il se remémore cette journée de combats d'une terrible violence. Au prix de nombreuses vies, le plus souvent à peine entrées dans l'âge adulte, la Première Flotte de la Nuée d'Acier vient de décimer la flotte Danoise. Et pourtant, la défaite est là, d'autant plus cuisante. Le discours confiant de l'Amiral Petrovitch sur les nouveaux sous-marins Pesets lui revient avec un arrière-goût amer : l'Amiral n'avait pas écouté ses objections quand à la nécessité de disposer d'un solide bouclier d'artillerie par la présence de croiseurs lourds Tambov. Petrovitch a commis l'erreur de vouloir prendre les Danois par surprise sur leur propre terrain, et Yurchenko, plus familier des chocs directs, n'a su exploiter la mobilité de ses nouvelles armes. Mais les ordres sont les ordres.

En plus de prendre une leçon d'humilité, la Marine Blanche doit tirer les conclusions qui s'imposent : elle n'a pas besoin d'armes secrètes ni de méthodes tortueuses et aller droit au but, our le Tsar.

Tout en sachant qu'il passera de nombreux mois dans une cellule sombre et froide, hanté par les cris des conscrits se jetant dans les flots, Yurchenko tend la main à son homologue Danois. Un doute lui traverse fugacement l'esprit : serait-il un pion sur l'échiquier de Petrovitch?